mardi 29 décembre 2009
Proposition d'Hugo Chavez au Sommet de Copenhague
Je retiendrai la phrase suivante:
"Une Terre finie peut elle supporter un projet infini?"
Prenons en compte dans tous nos projets, systèmes, que les ressources de notre Terre sont limitées et qu'il faut comptez sur une utilisation raisonnée, un recyclage de ces ressources si nous ne voulons pas, un jour qui peut être proche, nous retrouver sans ressources et donc être destinés à disparaitre.
ci dessous le texte de la vidéo:
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Excellences,
chers amis,
Je vous promets de ne pas parler plus longuement que celui qui a parlé
le plus ici, cet après-midi.
Permettez-moi un premier commentaire, que j’aurais voulu aborder avec le
point précédent, traité par les délégations du Brésil, de Chine, de
l’Inde et de la Bolivie. Depuis notre place, nous avons demandé la
parole, mais il ne nous a pas été possible de la prendre.
La représentante de Bolivie a dit –j’en profite pour saluer le camarade
président Evo Morales, ici présent (Applaudissements), président de la
République de Bolivie-, elle a dit entre autres choses ce qui suit –je
l’ai noté sur ce papier : « Le texte présenté n’est pas démocratique, il
ne part pas d’une politique d’inclusion ».
A peine suis-je arrivé que nous avons entendu la présidente de la séance
précédente, la ministre, dire qu’il y avait un document, mais personne
ne le connaît. J’ai réclamé le document, mais il ne nous est pas encore
parvenu. Je crois que personne ne sait au juste ce que c’est que ce
document, il doit être « top secret ». La camarade bolivienne n’avait
donc pas tort de dire : « Il n‘est pas démocratique, il ne part pas
d’une politique d’inclusion ».
Mais, Mesdames et Messieurs, ceci n’est-il pas justement à l’image de la
réalité du monde ? Vivons-nous dans un monde démocratique ? Le système
mondial se base-t-il sur l’inclusion ? Y a-t-il une once de démocratie
ou d’inclusion à attendre du système mondial actuel ? Cette planète est
régie par une dictature impériale, et depuis cette tribune, nous
continuons de le dénoncer. A bas la dictature impériale, et vivent les
peuples, la démocratie et l’égalité sur cette planète ! (Applaudissements)
L’exclusion que nous constatons ici en est le reflet. Il existe un
groupe de pays qui se croient supérieurs à nous, ceux du Sud, à nous,
ceux du tiers monde, à nous, les sous-développés, ou, comme le dit le
grand ami Eduardo Galeano : nous, les pays écrasés par l’histoire qui
nous est passée dessus comme un train.
Il n’y a donc vraiment pas lieu de s’en étonner : il n’y a pas de
démocratie dans ce monde, et nous sommes confrontés ici, une fois de
plus, à une preuve évidente de l’existence de la dictature impériale
mondiale.
Deux jeunes gens ont fait irruption ici, bien heureusement les forces de
l’ordre se sont comportées correctement, il n’y a eu qu’une petite
bousculade, et ils se sont montrés coopératifs, si j’ai bien compris…
Mais dehors, vous savez, il y a beaucoup de monde. Bien sûr, ils ne
tiennent pas tous dans cette salle. J’ai lu dans la presse que quelques
personnes ont été arrêtées, qu’il y a eu des manifestations intenses
dans les rues de Copenhague, et je tiens à saluer tous ces gens qui sont
dehors, des jeunes pour la plupart (Applaudissements). Ce sont des
jeunes qui s’inquiètent, et avec raison, beaucoup plus que nous de
l’avenir du monde. La plupart d’entre nous qui sommes dans cette salle
ont le soleil dans le dos, alors qu’eux le reçoivent en pleine figure,
et ils s’en inquiètent sérieusement.
On pourrait dire, Monsieur le Président, qu’un spectre hante Copenhague,
pour paraphraser Karl Marx, le grand Karl Marx. Un spectre hante les
rues de Copenhague, et je crois qu’il hante cette salle en silence, il
est là, parmi nous, il se glisse dans les couloirs, monte, descend. Ce
spectre est un spectre qui épouvante tellement que presque personne
n’ose même le nommer. Ce spectre, c’est le capitalisme !
(Applaudissements) Presque personne n’ose le nommer, mais il s’appelle
capitalisme, et les peuples grondent dehors, entendez-les !
Je lisais certains des slogans que les jeunes scandaient dans les rues,
et je crois en avoir entendu de nouveau quelques-uns quand ces deux
jeunes gens ont fait irruption ici. J’en cite un : « Ne changez pas le
climat, changez le système. » (Applaudissements). Je le reprends à notre
compte : Ne changeons pas le climat, changeons de système, et c’est
ainsi que nous pourrons commencer à sauver la planète. Le capitalisme,
ce modèle de développement destructeur, est en train d’en finir avec la
vie, il menace de détruire définitivement l’espèce humaine.
Un autre slogan donne à réfléchir, parce qu’il est tout à fait
d’actualité, avec cette crise bancaire qui a ébranlé le monde et qui
continue de le secouer, et la manière dont le Nord riche a volé au
secours des banquiers et des grandes banques. Les Etats-Unis à eux
seuls… Le montant de la somme qu’ils ont versée pour sauver les banques
est astronomique, on s’y perd… Voilà ce qu’on dit dans la rue : « Si le
climat avait été une banque, il aurait déjà été sauvé. » Et je crois que
c’est vrai (Applaudissements). Si le climat avait été une banque
capitaliste, une des plus grandes, il y a belle lurette que les
gouvernements riches l’auraient sauvé.
Je crois qu’Obama n’est pas arrivé. Il a reçu le prix Nobel de la Paix
pratiquement le même jour où il envoyait 30 000 soldats de plus tuer des
innocents en Afghanistan, et le président des Etats-Unis va se présenter
ici auréolé du prix Nobel de la Paix.
Les Etats-Unis détiennent la planche à billets, la machine à faire des
dollars. C’est ainsi qu’ils ont sauvé, ou du moins croient avoir sauvé,
les banques et le système capitaliste.
Bien, ceci était un commentaire en marge. Je voulais le faire avant, je
levais la main pour pouvoir accompagner le Brésil, l’Inde, la Bolivie,
la Chine, soutenir leur position intéressante et dire que le Venezuela
et les pays de l’Alliance bolivarienne la partagent totalement, mais la
parole ne m’a pas été donnée. Je vous demande seulement de ne pas
compter ces minutes, M. le Président, ce n’était qu’une petite mise au
point. (Applaudissements)
Figurez-vous que j’ai eu le plaisir de rencontrer ici cet écrivain
français, Hervé Kempf. Je vous recommande vivement ce livre, il existe
en espagnol -Hervé est par ici-, en français bien sûr et en anglais
sûrement : Comment les riches détruisent la planète, d’Hervé Kempf.
Voilà pourquoi le Christ a dit : « Il sera plus facile de faire passer
un chameau par le chas d’une aiguille que de faire entrer un riche au
Royaume des Cieux. » C’est ce qu’a dit le Christ, Notre Seigneur.
(Applaudissements)
Les riches détruisent la planète. Ils veulent peut-être aller
s’installer dans une autre quand ils auront fini de détruire celle-ci.
Peut-être caressent-ils ce projet. Mais pour le moment, on n’en voit pas
d’autre à l’horizon de la galaxie.
J’ai feuilleté ce livre dès qu’il m’est parvenu - c’est Ignacio Ramonet,
lui aussi présent dans cette salle, qui me l’a offert - et je retiens du
prologue ou du préambule cette phrase, significative. Voilà ce qu’écrit
Kempf : « Nous ne pourrons pas réduire la consommation de biens
matériels à l’échelle mondiale si nous ne faisons pas en sorte que les
puissants diminuent la leur de plusieurs crans, et si nous ne combattons
pas l’inégalité. Il est nécessaire d’adjoindre au principe écologiste,
si utile à l’heure de la prise de conscience –penser globalement et agir
localement–, un autre principe qu’impose la situation : consommer moins
et distribuer mieux. »[1] C’est là un bon conseil que nous donne
l’écrivain français Hervé Kempf.
Monsieur le Président, le changement climatique est sans aucun doute le
problème environnemental le plus dévastateur de ce siècle : inondations,
sécheresses, tempêtes sévères, ouragans, dégel ; montée du niveau moyen
de la mer, acidification des océans, vagues de chaleur… Tous ceci
aggrave l’impact des crises mondiales qui s’abattent sur nous.
L’activité humaine actuelle dépasse le seuil du développement durable et
met en danger la vie sur la planète. Mais, je tiens à le souligner, nous
sommes là aussi profondément inégaux. Les 500 millions de personnes les
plus riches, soit 7%, sept pour cent, seven, de la population mondiale,
ces 7% sont responsables de 50% des émissions polluantes, alors que la
moitié la plus pauvre de la population de la planète – la moitié, 50% –
n’émet que 7% des gaz polluants. Voilà pourquoi je m’étonne : il me
paraît bizarre de solliciter ici la Chine et les Etats-Unis dans les
mêmes termes. Les Etats-Unis comptent peut-être 300 millions
d’habitants, et la Chine, cinq fois plus. Les Etats-Unis consomment plus
de 20 millions de barils de pétrole par jour, et la Chine arrive à peine
à 5 ou 6 millions. On ne peut pas demander la même chose aux Etats-Unis
et à la Chine. Voilà un sujet qui mérite discussion. Espérons que les
chefs d’Etat et de gouvernement pourront s’asseoir ensemble et discuter
ces questions pour de bon, cartes sur table.
En outre, Monsieur le Président, 60% des écosystèmes de la planète sont
endommagés, et 20% de l’écorce terrestre est dégradée. Nous avons été
les témoins impassibles de la déforestation, de la conversion de terres,
de la désertification, des altérations des systèmes d’eau douce, de la
surexploitation des ressources marines, de la contamination et de la
perte de la diversité biologique. La surexploitation de la terre dépasse
de 30% sa capacité de régénération. La planète perd sa capacité
d’autorégulation, elle est en train de la perdre. Nous produisons chaque
jour bien plus de déchets que nous ne sommes capables d’en traiter. La
survie de notre espèce est une question qui hante la conscience de
l’humanité.
Malgré l’urgence, deux années de négociations se sont écoulées pour
élaborer une seconde série d’engagements sous le Protocole de Kyoto, et
nous participons à cette réunion sans être parvenus à un accord réel et
significatif.
Soit dit en passant, sur ce texte surgi du néant - c’est ce qu’ont dit
certains, dont le représentant chinois - le Venezuela annonce, les pays
de l’ALBA, de l’Alliance bolivarienne annoncent que nous n’accepterons
pas, qu’on le sache déjà, d’autre texte que celui qui provient des
groupes de travail, du Protocole de Kyoto et de la Convention. Ce sont
des textes légitimes qui ont donné lieu ces dernières années et ces
dernières heures à des débats intenses. Je crois que vous n’avez pas
dormi. Vous n’avez ni déjeuné ni dormi, c’est bien cela ? Il ne semble
pas logique, dans ces conditions, qu’un texte surgisse du néant, comme
vous le dites.
Aujourd’hui, en ce moment même et jusqu’à présent, de toute évidence
l’objectif scientifiquement établi de réduire les émissions de gaz
polluants et de parvenir à un accord de coopération à long terme semble
avoir échoué. Quelle en est la raison ? Il ne fait aucun doute que la
raison est l’attitude irresponsable et le manque de volonté politique
des nations les plus puissantes de la planète. Que personne ne se sente
blessée. Je ne fais que reprendre les propos du grand José Gervasio
Artigas quand il affirmait : « Avec la vérité, je n’offense ni ne crains
personne » ; mais il s’agit vraiment d’une attitude irresponsable,
caractérisée par ses tergiversations, son exclusion, sa manipulation
élitiste d’un problème qui nous incombe à tous et que nous ne pourrons
résoudre que tous ensemble.
Le conservatisme politique et l’égoïsme des grands consommateurs, des
pays les plus riches, révèlent un manque de sensibilité et de solidarité
flagrant envers les plus pauvres, les affamés, les plus vulnérables aux
maladies et aux désastres naturels.
M. le Président : il est indispensable de parvenir à un nouvel et seul
accord applicable à des parties absolument inégales, par l’ampleur de
leurs contributions et de leurs capacités économiques, financières et
technologiques, et basé sur le strict respect des principes énoncés dans
la Convention.
Les pays développés devraient contracter des engagements contraignants,
clairs et concrets de réduction de leurs émissions, et assumer des
obligations d’assistance financière et technologique aux pays pauvres,
pour faire face aux dangers destructeurs du changement climatique. A cet
égard, la situation particulière des Etats insulaires et des pays les
moins développés devrait être pleinement reconnue.
M. le Président : le changement climatique n’est pas le seul problème
qui frappe aujourd’hui l’humanité. D’autres fléaux et d’autres
injustices nous guettent. Le fossé qui sépare les pays riches des pays
pauvres n’a cessé de se creuser en dépit de tous les Objectifs du
millénaire, du Sommet de Monterrey sur le financement, de tous ces
sommets, comme le faisait remarquer ici le président du Sénégal, qui
dénonçait une grande vérité : les promesses, tant de promesses non
tenues, alors que le monde continue sa marche destructrice.
Le revenu total des 500 individus les plus riches du monde est supérieur
au revenu des 416 millions de personnes les plus pauvres. Les 2,8
milliards de personnes qui vivent dans la pauvreté, avec moins de deux
dollars par jour et qui représentent 40% de la population mondiale –je
dis bien 40% de la population de la planète !– se partagent seulement 5%
du revenu mondial.
Aujourd’hui, environ 9,2 millions d’enfants meurent avant l’âge de cinq
ans, et 99,9% de ces décès ont lieu dans les pays les plus pauvres. La
mortalité infantile est de 47% décès pour 1 000 naissances vivantes ;
mais elle est de 5 décès seulement dans les pays riches. L’espérance de
vie sur la planète est de 67 ans, mais de 79 ans dans les pays riches et
de 40 ans seulement dans certains pays pauvres.
En outre, il existe 1,1 milliard d’habitants privés d’accès à l’eau
potable ; 2,6 milliards sans services sanitaires et plus de 1,02
milliard de personnes affamées. Tel est le tableau actuel du monde.
Mais, et la cause ? Quelle en est la cause ? Parlons-en un peu, ne nous
dégageons pas de nos responsabilités, n’éludons pas la profondeur du
problème. La cause, sans l’ombre d’un doute –je reviens sur cette
question– de tout cette situation désastreuse, c’est le système
métabolique destructeur du capital et son modèle incarné : le capitalisme.
J’ai ici une citation que j’aimerais vous lire, brièvement, de ce grand
théologien de la Libération, Leonardo Boff, qui comme chacun sait, est
brésilien, c’est-à-dire « notre-américain ».
Voici ce que dit Leonardo Boff sur cette question : « Qu’elle est la
cause ? Eh bien, la cause c’est le rêve de vouloir chercher le bonheur à
travers l’accumulation matérielle et du progrès sans fin, en recourant à
la science et à la technique, avec lesquelles on peut exploiter de
manière illimitée toutes les ressources de la Terre ». Et il cite
quelque part Charles Darwin et sa théorie de la sélection naturelle, la
survie des plus forts ; mais nous savons que les plus forts survivent
sur les cendres des plus faibles.
Jean-Jacques Rousseau –il est bon de s’en souvenir– signalait quant à
lui : « Entre le faible et le fort, c’est la liberté qui opprime ».
C’est pourquoi l’empire parle de liberté : la liberté d’opprimer,
d’envahir, d’assassiner, d’anéantir, d’exploiter, voilà sa liberté. Et
Rousseau ajoute la phrase libératrice : « Seule la loi libère ».
Certains pays s’amusent à empêcher qu’un document soit adopté à cette
rencontre. Pourquoi ? Parce que, précisément, ils ne veulent pas de loi,
ils ne veulent pas de norme, car le fait qu’il n’y ait pas de norme leur
permet d’exercer leur liberté d’exploiter, leur liberté destructrice.
Faisons un effort et faisons pression, ici et dans les rues, pour
qu’ici, de cette rencontre, naisse un engagement, un document qui engage
les pays les plus puissants de la Terre ! (Applaudissements).
M. le Président : Leonardo Boff se demande –vous avez connu Leonardo
Boff ? J’ignore si Leonardo a pu faire le voyage. J’ai fait sa
connaissance au Paraguay ; je l’ai toujours beaucoup lu– : « Une Terre
finie peut-elle supporter un projet infini ? ». La thèse du capitalisme
du développement infini est un modèle destructeur. C’est un état de fait
et nous devons l’accepter.
Et Boff de nous demander : « Que pouvons-nous attendre de Copenhague ? »
A peine ce simple aveu : nous ne pouvons plus continuer ainsi, et un
objectif simple : nous allons changer de cap ? Faisons-le, mais sans
cynisme, sans mensonges, sans doubles agendas, sans documents issus du
néant, et avec la vérité comme valeur ultime.
M. le Président, Mesdames et Messieurs, depuis le Venezuela nous
demandons jusqu’à quand allons-nous permettre de telles injustices et de
telles inégalités ? Jusqu’à quand allons-nous tolérer l’actuel ordre
économique international et les mécanismes de marché en vigueur ?
Jusqu’à quand allons-nous permettre que de grandes épidémies comme le
VIH/sida déciment des populations entières ? Jusqu’à quand allons-nous
permettre que les affamés soient privés de la possibilité de se nourrir
et de nourrir leurs enfants ? Jusqu’à quand allons-nous permettre que
des millions d’enfants continuent de mourir de maladies curables ?
Jusqu’à quand allons-nous permettre des conflits armés qui massacrent
des millions d’être innocents à seule fin que les puissants puissent
s’approprier les ressources d’autres peuples ?
Que cessent les agressions et les guerres ! C’est que nous, les peuples
du monde, demandons aux empires, à ceux qui prétendent continuer de
dominer le monde et à nous exploiter. Nous ne voulons plus de bases
militaires impériales ni de coups d’Etat ! Construisons un ordre
économique et social plus juste et équitable. Eradiquons la pauvreté.
Stoppons immédiatement les niveaux élevés d’émission de gaz, freinons la
dégradation environnementale et évitons la grande catastrophe du
changement climatique. Adhérons au noble objectif d’être tous plus
libres et solidaires !
M. le Président, il y a près de deux siècles, un Vénézuélien universel,
libérateur de nations et précurseur de consciences, légua à la postérité
cet apophtegme, chargé de volonté : « Si la nature s’oppose, nous
lutterons contre elle et nous la forcerons à nous obéir ». C’était Simon
Bolivar, le Libertador.
Depuis le Venezuela bolivarien où, un jour comme aujourd’hui… à propos,
il y a exactement dix ans que nous avons vécu la plus grande tragédie
climatique de notre histoire, la tragédie dite de Vargas ; depuis ce
Venezuela dont la révolution tente de conquérir la justice pour tout son
peuple, uniquement possible à travers la voie du socialisme… Le
socialisme, cet autre spectre dont parlait Karl Marx, se promène aussi
par là-bas ; mais il s’agit plutôt d’un « contre-spectre ». Le
socialisme est la voie à suivre, c’est la seule voie qui permettra de
sauver la planète, je n’ai pas l’ombre d’un doute là-dessus. Et le
capitalisme est le chemin de l’enfer, le chemin qui mènera à la
destruction du monde.
Le socialisme, depuis ce même Venezuela qui, pour cette même raison, est
en butte aux menaces de l’empire nord-américain, depuis les pays qui
forment l’ALBA, l’Alliance bolivarienne, nous lançons notre exhortation.
J’aimerais, avec tout le respect que je vous dois et du plus profond de
mon âme, au nom de beaucoup sur cette planète, exhorter les
gouvernements et les peuples de la Terre, en paraphrasant Simon Bolivar,
le Libertador : Si la nature destructrice du capitalisme s’oppose, alors
luttons contre elle et forçons-la à nous obéir ; n’attendons pas le bras
croisés la mort de l’humanité.
L’histoire nous appelle à l’union et à la lutte. Si le capitalisme
s’oppose, nous sommes dans l’obligation de livrer la bataille contre le
capitalisme et d’ouvrir les voies du salut de l’espèce humaine. Cette
tâche nous incombe à tous, sous les bannières du Christ, de Mahomet, de
l’égalité, de l’amour, de la justice, de l’humanisme, du véritable et
plus profond humanisme. Si nous ne le faisons pas, la plus merveilleuse
création de l’univers, l’être humain, disparaîtra, elle disparaîtra !
Cette planète à des milliards d’années, et elle a vécu pendant des
milliards d’années sans nous, l’espèce humaine. Autrement dit, elle n’a
pas besoin de nous pour exister. Par contre, nous ne pouvons pas vivre
sans la Terre, et nous sommes en train de détruire la Pachamama, comme
dit Evo, comme disent nos frères aborigènes d’Amérique du Sud.
Pour conclure, M. le président, écoutons Fidel Castro lorsqu’il a dit :
« Une espèce est en voie d’extinction : l’Homme ». Ecoutons Rosa
Luxembourg lorsqu’elle a lancé : « Socialisme ou barbarie ». Ecoutons le
Christ rédempteur lorsqu’il dit : « Bienvenus les pauvres, car le
royaume des cieux leur appartient ».
M. le Président, Mesdames et Messieurs, soyons capables de faire de
cette Terre non pas la tombe de l’humanité ; faisons de cette Terre un
ciel, un ciel de vie, de paix et de fraternité pour toute l’humanité,
pour l’espèce humaine.
M. le président, Mesdames et Messieurs, merci beaucoup et bon appétit !
Sommet de Copenhague selon Hugo Chavez
Hugo Chevez prend la parole et expose ses idées, là où il voit la cause du réchauffement climatique et surtout le manque de démocratie mondiale quand aux demandes de réduction de polluant demandés aux pays, du fait que ce soit un pays développé ou un pays en voie de développement.
hugo Chavez a Copenhague 1/2 vostfr
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Ce que je retiens de cette vidéo car je ne souhaite pas parler de politique, c'est que c'est en diminuant notre consommation qu'on arrivera à réduire cette pollution. C'est en comprenant que ce n'est pas l'accumulation matérielle qui fait le bonheur.
Personnellement, et ça doit paraître dans ce blog, je trouve beaucoup de bonheur à chercher et éventuellement trouver des solutions permettant de vivre sainement, confortablement mais en économisant les énergies, les ressources de notre planète. Je ne cherche pas à posséder mais à réduire au maximum mon empreinte écologique.
La suite de la video et le texte de la vidéo.
dimanche 1 novembre 2009
Vermicompostage ou compost d'appartement

En Février de cette année, j'ai posté une vidéo montrant la création d'un vermicompostage d'intérieur:
Vermicompostage d'intérieur, février 2009
Pour ceux qui ne sont pas encore convaincu que c'est possible et UTILE, il y a le site de NIMA'SADI, qui explique très bien le compostage intérieur et pour vous dire que les gens sont intéressés, il existe des composteurs d'intérieur en vente pour la modique somme de 150€ sans les vers!
Je vous propose donc de construire un composteur vous-même.
J'ai donc essayé de fabriquer mon bac à compost avec des vers à fumier, mais restant méfiant, je ne l'ai pas mis à l'intérieur mais sur mon balcon. Après quelques mois d'essais, de modifications, je vous livre mon mode fabrication avec les précautions à prendre pour ne pas tomber dans les travers que j'ai eu à affronter. Mon bac à compost est largement conçu pour un couple, il faut penser à augmenter les volumes et surfaces de compost pour les familles plus nombreuses et bien sûr en fonction des habitudes alimentaires.
Ce qu'il faut:
- Des bacs en plastique opaque (10€ pour 5 bacs)
- De la toile géotextile (2m² de 2 à 5€ le m², à récupérer sur un chantier près de chez soi)
- Du ruban adhésif toilé (3€ le rouleau)
- Des vers de fumier Eisenia foetida gratuits dans le fumier du voisin
- Des déchets organiques gratuits dans notre poubelle
- De la matière carbonnée séche comme des journaux et emballages, gratuits dans notre boite aux lettres et notre caddie!
Le BAC, c'est un bac acheté chez IKEA, le moins cher du marché avec un couvercle qui s'emboite correctement et ne laisse pas entrer d'air!!!, ses dimensions sont 35x25x22 cm. On a en besoin de 5 au prix de 2€ l'un. Il faut un bac opaque, les vers doivent travailler dans le noir. Hermétique pour ne pas laisser entrer les insecte, attentions au bac avec poignées intégrées! Le bac est en plastique non cassant, ce qui lui permet de rester assez souple pour les trous qu'on va lui faire. Les bacs sont empilables les un sur les autres, le couvercle du bac du dessous sert de soucoupe à celui du dessus.
La bac du bas permet de récolter le jus du compost. Je m'en sers comme engrais liquide que je dilue fortement dans mon arrosoir. Même si on ne veux pas se servir de ce liquide, il faut prévoir ce bac. Les déchets qu'on met en compost sont en majorité faits d'eau (85%) et il faut recueillir cette eau sinon, ça devient un bouillon de culture pour pas mal d'insectes. Pour le bac du bas, on fait un trou de 1cm de diamètre dans le couvercle, d'un coté, et sous le bac on met une petite cale pour faire pencher le bac (cale de 2,5cm pour 35cm de long, soit une pente de 7%).

Comme il ne faut pas laisser entrer dans le bac quelque insecte qu'il soit, le trou de 1cm de diamètre est bouché par une mèche de géotextile qui empêchera les insectes de rentrer mais aussi servira de drain. Par effet de capilarité les liquides seront absorbés sur le couvercle et goutteront dans le pot de récolte en dessous.

Les autres bacs sont les compostières. Quand le bac du dessus est plein, on le met juste au dessus du bac de récolte de jus et on fait remonter d'un étage les autres bacs. Ces Bacs sont percés pour permettre:
- le drainage par les trou du bas. Je rappelle que trop d'eau attirera les insectes et fera ressortir une mauvaise odeur
- L'aération par les trous des cotés. Si on oublie l'aération, les vers s'asphyxient et les déchets organiques moisissent.

Pour éviter l'entrée d'insectes par les trous de drainage, on fabrique des mèches de géotextile qu'on passe par les trous du fonds, qui par capilarité aideront le drainage

Pour s'assurer que nos vers ne se feront pas la malle (ce qui peut arriver s'ils ont faim, froid ou peur!), on pose un géotextile à l'intérieur du bac qui est fixé par le ruban adhésif toilé au niveau du contact avec le couvercle. Ceci pour s'assurer que les trou d'aération ne permettent pas aux insectes de rentrer et d'assurer une étanchéité au niveau du couvercle.
Le géotextile laisse passer l'air et l'eau. L'air qui doit se renouveler et l'eau qui doit couler.
C'est l'étape la plus difficile, il faut se trouver des talents de tailleur, car le scotch ne tient qu'en haut du bac, car plus bas, l'humidité le décollera.


Comme pour le bac du bas, les couvercles, SAUF un, sont percé d'un trou pour s'assurer du passage de l'eau au niveau inférieur. Les trous sont munis d'une mêche en géotextile, pour faciliter le drainage et éviter l'entrée d'insecte. Le couvercle du dessus reste intact.

Dans le fond de notre premier bac, on doit y poser de la matière sèche carbonaté, ceci pour réduire le taux d'humidité et pour assurer un équilibre Carbone/Nitrate, ce qui évite la putréfaction et l'apparition d'odeur. On peut y mettre de la paille, des feuilles mortes, mais ce qu'on trouve le plus facilement en appartement ce sont les journaux en papier non glacé, les emballage papier (kraft), l'emballage du pain,... Il faut les déchirer en lambeau pour faciliter leur mélange au compost

Quand on ajoute des matière organique, il faut ajouter des matières carbonées en même temps. Souvent, je mets mes déchets organiques du jour dans un journal pour les emballer et je le met tel quel dans le bac. Quand le bac est plein, j'ajoute des lambeaux de journaux sur le dessus et je passe la bac dans le fond. Je ne remue le contenu du bac que quand il revient sur le dessus de la pile, c'est à dire après remplissage des 3 autres bacs, soit suffisamment longtemps pour n'avoir presque plus rien dans le bac.

Dans le cas d'apparition de petites mouches noires, très lentes, facile à tuer mais qui laissent des traces ou des larves qui se mettent à courir partout comme ci dessous, c'est qu'il y a un problème d'étanchéité. Il faut revoir le collage du géotextile


Ces efforts vous seront récompensés par une poubelle de cuisine qui ne sentira plus et par des économies de sacs poubelles, car vous irez la vider moins souvent. C'est aussi un geste citoyen, car incinérer des ordures faites à 85% d'eau, ça demande de l'énergie, souvent issue du pétrole, donc un coût pour les communes et l'environnement. Même si ça parait peu aujourd'hui à notre échelle, si tout le monde faisait comme ça, que d'économies!
vendredi 9 octobre 2009
Les Toilettes sèches légales, JO du 09/10/2009

Un petit rappel du principe sur Wikipédia
Au Journal Officiel du 09 Octobre 2009
Arrêté du 7 septembre 2009 fixant les prescriptions techniques applicables aux installations d'assainissement non collectif recevant une charge brute de pollution organique inférieure ou égale à 1,2 kg/j de DBO5
Arrêté du 7 septembre 2009 relatif aux modalités de l'exécution de la mission de contrôle des installations d'assainissement non collectif
Par dérogation à l'article 3, les toilettes dites sèches (sans apport d'eau de dilution ou de transport) sont autorisées, à la condition qu'elles ne génèrent aucune nuisance pour le voisinage ni rejet liquide en dehors de la parcelle, ni pollution des eaux superficielles ou souterraines.
Les toilettes sèches sont mises en œuvre :
― soit pour traiter en commun les urines et les fèces. Dans ce cas, ils sont mélangés à un matériau organique pour produire un compost ;
― soit pour traiter les fèces par séchage. Dans ce cas, les urines doivent rejoindre la filière de traitement prévue pour les eaux ménagères, conforme aux dispositions des articles 6 et 7.
Les toilettes sèches sont composées d'une cuve étanche recevant les fèces ou les urines. La cuve est régulièrement vidée sur une aire étanche conçue de façon à éviter tout écoulement et à l'abri des intempéries.
Les sous-produits issus de l'utilisation de toilettes sèches doivent être valorisés sur la parcelle et ne générer aucune nuisance pour le voisinage, ni pollution.
Les toilettes sèches sont reconnue par la loi donc contrôlées, il faut s'assurer de leur bon usage:
A N N E X E 2
POINTS À VÉRIFIER DANS LE CAS PARTICULIER
DES TOILETTES SÈCHES
Respect des prescriptions techniques en vigueur et notamment :
― adaptation de l'installation retenue au type d'usage, aux contraintes sanitaires et environnementales, aux exigences et à la sensibilité du milieu, aux caractéristiques du terrain et à l'immeuble desservi ;
― vérification de l'étanchéité de la cuve recevant les fèces et/ou les urines ;
― respect des règles d'épandage et de valorisation des sous-produits des toilettes sèches ;
― absence de nuisance pour le voisinage et de pollution visible.
Pour s'assurer d'avoir des toilettes sèches qui fonctionnent correctement (sans nuisance olfactive ni de pollution d'eau de nappe), je vous conseille le livre de Christophe Elain (photo de couverture)